untitled

Il y a quelques images qui viennent à l’esprit quand on pense à un photographe, au final juste deux ou trois qui marquent durablement, on n’en retient pas d’autres. Concernant Diane Arbus, elle est vite cataloguée comme la photographe des freaks. Les photographies qui ont le plus imprégnées l’imaginaire commun et les catalogues de ses expositions sont certainement les jumelles de Roselle, l’enfant à la grenade de Central Park ou le géant du Bronx, le nain mexicain, peut-être encore quelques autres.
Diane Arbus a mis fin à ses jours le 26 juillet 1971. Il y a trois images qui me ramènent aujourd’hui à elle : l’une dont elle est actrice mais cette fois, photographiée, par son mari Allan Arbus, qui capture un regard sensible, inquiet, sur le vif. La seconde image : un autoportrait daté de 1945, alors qu’elle était enceinte, sa tête penchée qui questionne, elle, nous, autre énigme du regard.
Dans une de ses dernières séries untitled, sans doute même la dernière avant son suicide, (un travail inachevé, une ou deux institutions anonymes, des sans-noms, des masques), elle interroge avec évidence notre rapport à la normalité en photographiant dans un asile. Quand, pourquoi, pour qui et comment ?
Diane Arbus a photographié l’étrangeté du quotidien, cela a déjà été dit de mille manières différentes. Elle avait un secret bien gardé, qu’elle allait confronter dans l’intimité des autres et une propension étonnante (effrayante ?) à tester ses propres limites en captant le réel. Ce secret, ce pathos, est resté suspendu et ses images en témoignent encore, c’est cela qui est bouleversant.

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